Baptêmes d’adultes et d’adolescents : une hausse historique

34 adultes ont été confirmés à Notre Dame samedi 18 mai, le 35ème retenu au dernier moment par une obligation professionnelle (gendarme) a eu l’autorisation par Monseigneur Hérouard d’être confirmé le lendemain 19 mai à St-Michel par le père Baud. À Pâques, 90 baptêmes ont été célébrés. La province ecclésiastique de Dijon est parmi celles qui enregistrent une des plus nettes croissances des demandes. 

Chaque année, la conférence des évêques de France (CEF) publie les résultats de son enquête annuelle sur les « catéchumènes », ces adultes et adolescents baptisés chaque année le jour de Pâques. 2024 enregistre des résultats jamais atteints depuis la création de cette enquête il y a plus de vingt ans.

De + 28 % en 2023, cette croissance franchit cette année le seuil des 30 %. Au total, 7 135 adultes et plus de 5 000 adolescents (collégiens et lycéens) ont été baptisés à Pâques cette année. Ce regain de vitalité est particulièrement marqué dans trois provinces ecclésiastiques (+ 50 %), la nôtre, Dijon, Besançon et Clermont-Ferrand.

Anne Misserey, ancien médecin, est chargée du pôle catéchuménat du diocèse de Dijon depuis 2015. Elle y observe et suit de près cette montée en puissance, principalement chez les 18-25 ans, mais aussi chez les 60 et même 80 ans.

« Le Saint Esprit travaille toujours, confie-t-elle, et je suis toujours impressionnée par la force de la foi de ces jeunes et moins jeunes venant de tout horizon. » Avec discrétion, mais beaucoup d’émotion, cette femme de foi et d’expérience raconte ce qu’elle a si souvent observé. C’est par exemple la confession de ce jeune de 25 ans issu d’une famille athée : « Personne ne croyait chez moi, mais je me souviens que lorsque j’étais enfant, sur le chemin de l’école, je me confiais fréquemment à mon étoile là-haut…, puis je n’y ai plus trop pensé en grandissant. Un jour, j’ai ouvert une Bible, et ce fut un choc ! J’ai trouvé ce que je cherchais, et le souvenir de mon étoile m’est revenu… »

Il y a aussi cette jeune femme musulmane venue d’un autre diocèse et contrainte de se préparer dans le secret loin de sa famille. « Je me suis souvent dit que Dieu, ce n’était pas ce que mon père en disait. Lors de mes études, une amie protestante, avec qui je parlais souvent de foi, m’a fait découvrir la Bible ; puis j’ai lu Les confessions de saint Augustin, ce fut pour moi une évidence. »

On imagine ce qu’il faut de courage pour entreprendre un chemin de catéchuménat qui peut paraître très long, dix-huit mois pour se former, mais « il est tellement important ce temps long, insiste Anne Misserey, non pour décourager, mais pour creuser les désirs et s’engager sur un chemin de liberté ».

Et de joie pour les nouveaux baptisés et confirmés ; et pour les anciens, régénérés par tant de ferveur et de courage.

M R

Article paru dans le numéro 815 du magazine Église en Côte-d’Or  

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